C’est moi qui ai demandé à partir de chez ma mère. Je pensais que le foyer, c’était simplement un toit où l’on est un peu perdu. En réalité, on est énormément aidé. Avec les éducateurs spécialisés et les autres jeunes, c’est comme une famille recomposée. Le savoir-faire des éducs, c’est de savoir aider. Ils ont des contacts, ils savent s’adapter et comment te parler en fonction des situations. Plus qu’une aide ; c’est une deuxième maison. Sans eux, je serais resté dans ma chambre, je n’aurais rien fait. Aujourd’hui je travaille au McDo, ma santé mentale est stable et je suis stable dans mes relations. Je leur en suis très reconnaissant. Je n’ai pas encore trop d’objectifs, si ce n’est de renouer les liens avec ma mère. On se voit tous les deux et ça nous fait le plus grand bien.

Dans ma famille, tout le monde a été placé, personne ne travaille. J’ai été en famille d’accueil de 2 ans à 8 ans puis de 13 ans à 15 ans. A mes 16 ans, je suis arrivée au foyer ULM. Pour travailler mon autonomie, j’ai fait des essais dans le foyer, puis en colocation, puis en appartement loué par la Sauvegarde 56. On m’a aidé à travailler la gestion du quotidien, du budget et des dossiers administratifs. Mon projet, c’était d’avoir mon propre appartement. Aujourd’hui, à 21 ans, c’est le cas ! Je me sens autonome, même si je suis toujours accompagnée parce que j’ai ma petite fille de 2 ans et demi avec moi. Je travaille comme enquêtrice téléphonique, en attendant de reprendre mes études : un BTS Management Commercial Opérationnel, en alternance. Je suis très ambitieuse, je veux toujours plus : si on veut, on peut !